L’identification de l’artiste a été possible grâce à la découverte d’un ensemble de miniatures signées Mlle Rivière et pouvant être rapprochées de Marie-Françoise Arnous-Rivière.
Une première miniature représentant Louis XVI prouve, par sa qualité, la maturité certaine de l’artiste durant l’époque révolutionnaire. Les deux suivantes portraiturent quant à elles des proches de Marie-Françoise Rivière ; son frère, Jean-Joseph Arnous-Rivière, et son neveu, Jules-Armand (Fig.4).
Les signatures correspondent en tous point à celles inscrites sur les tableaux signés plus tardivement par Marie-Françoise Rivière.
Marie-Françoise Arnous-Rivière naît en 1761 dans une famille nantaise fortunée. Dans la seconde partie du XVIIIe siècle, les Arnous font partie de l’aristocratie du très haut négoce. Ils sont constructeurs de bateaux, fournisseurs de la Compagnie des Indes et armateurs
Son grand-père est négociant, entrepreneur et architecte. Son père possède également un chantier Prairie de la Madeleine et dirige l’entreprise “Arnou fils”. C’est lui qui fonde la branche Arnous Rivière (il signe “Arnous Rivière” après son mariage avec Jeanne-Adrienne Rivière). En 1784, le frère de Marie-Françoise, Jean-Joseph, hérite de l’entreprise familiale et de tous les biens de son père, à charge pour lui de s’occuper de sa sœur.
Marie-Françoise Rivière quitte Nantes pour Paris au début de l’Empire afin de se consacrer à la peinture. Elle se distingue au Salon de 1806 en exposant son autoportrait monumental en pied, œuvre longtemps donnée à Adèle Romany et conservée au musée des Beaux-Arts de Rouen.
Résidant à Paris jusqu'au début de la décennie 1830, Marie-Françoise Rivière y dirige un atelier de peinture pour jeunes personnes et dispense également des cours particuliers à destination de riches dilettantes.
En 1812, elle est chargée d’exécuter le portrait des deux jeunes sœurs Duval, filles du miroitier et inventeur Jacques-Charles Duval. Nous vous présentons aujourd'hui le portrait de la benjamine, Jeanne-Adélaïde, née en 1803 et ici âgée de 9 ans.
Contrairement à son aînée, Virginie, représentée dans un jardin (Fig 3), Jeanne-Adélaïde est dépeinte en intérieur, s'apprêtant à jouer de la harpe.
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